Précarité numérique et confinement, les femmes plus impactées encore !
Mots-clés: précarité numérique, inégalités de genre, confinement, crise sanitaire
Une lettre ouverte de Vie Féminine
Extrait : “Avec le boum du numérique et de la digitalisation depuis quelques années, le rapport à la maîtrise et à l’investissement dans ce domaine montre clairement à quel point les femmes sont impactées par une fracture numérique déjà bien présente, fracture que le confinement rend encore plus visible et prégnante. La question de la fracture numérique dans notre région existe depuis longtemps et touche les femmes à différents niveaux. Dans notre travail, nous l’observions déjà dans différents secteurs. Toutefois, la situation actuelle de confinement et du « tout numérique » nous interpelle. Elle nous interpelle dans une optique d’égalité des chances, mais surtout et avant tout sous l’angle des femmes dans leurs propres réalités de vie et d’accès à leurs droits.
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Précaires parmi les précaires, les femmes à la tête de familles monoparentales, les femmes isolées, les femmes victimes de violence, les femmes aînées, les femmes en situation de handicap ou malades, les femmes aidantes qui s’occupent au quotidien d’un parent malade, les femmes migrantes, les femmes ayant un titre de séjour précaire ou n’ayant pas de titre de séjour du tout, les femmes sans abris. Certaines de ces femmes essaient de continuer comme elles le peuvent à suivre la scolarité devenue virtuelle de leurs enfants ; d’autres s’inquiètent pour leur avenir en cherchant tant bien que mal un ordinateur à bas prix pour continuer leur formation ; d’autres encore sont isolées chez elles, coupées de tout lien social avec leur famille, et ne pouvant même pas faire usage des réseaux sociaux pour voir leurs enfants ou petits-enfants, une situation encore plus difficile à vivre lorsque l’on a de la famille à l’étranger, qui dépend d’ailleurs souvent de l’argent qu’on lui envoie mensuellement. N’oublions pas non plus les femmes sans papiers déjà dans une grande souffrance ; nos soeurs se trouvent aujourd’hui sans possibilités de subvenir à leurs besoins de base à cause de l’absence de cartes bancaires car la plupart des commerces refusent les transactions par cash, tandis que ceux qui acceptent ont des prix souvent plus élevés. La liste de nos observations sur le terrain est longue, et elle nous permet d’affirmer aujourd’hui que toutes ces femmes à Bruxelles vivent ce confinement doublement : confinement spatial tout autant que numérique, une injustice sociale supplémentaire.”
Une lettre ouverte soutenue par : Vie Féminine Bruxelles Infor Femmes Lire et Ecrire Bruxelles Cobeff Gammes Asbl Centre de Formation Culturelle et Sociale Femmes CSC Bruxelles Le MOC de Bruxelles et ses organisations constitutives (Equipes Populaires, Mutualité Saint Michel, CSC Bruxelles, JOC Bruxelles) AWSA-be – Arab Women’s Solidarity Femmes et Santé Collectif Les Mères Veilleuses Centre Féminin d’Education Permanente Collectif des femmes de Louvain la Neuve
L’ensemble de la lettre ouverte est téléchargeable en cliquant ici.