Récap’ : les 20 ans de Femmes et Santé

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Fin mai 2025, à l’occasion de la journée internationale d’action pour la santé des femmes et pour fêter ses 20 ans d’existence, Femmes et Santé vous a invité·es à deux journées d’échanges et de festivités à Bruxelles. Ensemble, nous avons passé des moments mémorables. Voici un petit récap’ de ces deux journées !

La santé des femmes : de l’ignorance à la reconnaissance 

Le 27 mai, Femmes et Santé co-organisait au CHU Saint-Pierre une soirée autour du documentaire ARTE La Santé des femmes – de l’ignorance à la reconnaissance

Ce ciné-débat a ouvert la discussion sur les inégalités de santé liées au genre en Belgique. Aline Scohy (Sciensano) et Svetlana Sholokhova (Mutualité chrétienne), dont les échanges étaient modérés par Anissa d’Ortenzio de Soralia, ont partagé des données récentes sur les écarts de santé entre les femmes et les hommes : diagnostic tardif, accès plus difficile aux soins, méconnaissance de certaines pathologies féminines, ou encore surcharge mentale et précarité. Elles ont mis en lumière combien les réalités belges rejoignent celles exposées dans le film, entre tabous persistants, manque de données, et failles structurelles dans la prise en charge.

Les échanges ont également permis d’identifier des pistes d’action : améliorer la formation des professionnel·les de santé, intégrer le genre dans la recherche médicale, et surtout, visibiliser les vécus des femmes* pour faire évoluer les politiques publiques. Les intervenantes ont insisté sur la nécessité de produire des données genrées, de valoriser la santé mentale et sexuelle, et d’aborder les enjeux sous l’angle de l’intersectionnalité. Elles ont clôturé avec un appel clair à continuer de militer, à tous les niveaux, pour une santé réellement inclusive et égalitaire.

Journée d’ateliers, panels et conférence gesticulée 

Le 28 mai 2025, la Maison du Peuple de Saint-Gilles a accueilli une journée riche en panels, ateliers et réflexion collective autour de la santé des femmes.  

Pour bien commencer la journée, Catherine Markstein, co-fondatrice et ex-coordinatrice de Femmes et Santé nous a laissé un chouette petit message :

Vanessa d’Hooghe a ensuite proposé une introduction historique du self-help féministe en Belgique. Popularisée dans les années 70 aux Etats-Unis et puis en Europe, cette pratique invite les femmes* à s’approprier leurs corps et leurs savoirs en santé, notamment à travers des auto-examens gynécologiques en groupe. 

Lors du premier panel, Myriam Mhamedi (consultante experte en communication inclusive, sensibilisation et approches intersectionnelles), ainsi que Morgane Selves, Emilie Vigneron et Sylvie Gueur (respectivement éducatrices et résidente à L’Heureux Abri), ont mis en lumière les discriminations croisées dans le domaine de la santé, révélant la violence systémique subie par les femmes* racisées, précarisées, queer ou en situation de handicap dans leur accès aux soins : présomption d’incompétence, stérilisations non pleinement consenties, refus de soins, surmédicalisation… Les intervenantes ont souligné l’importance de sortir du prisme moral (bon·ne/mauvais·e soignant·e) pour reconnaître les biais structurels hérités de l’histoire coloniale et patriarcale de la médecine.

Le deuxième panel sur les 3 M (menstruations, maternité et ménopause), a abordé l’invisibilisation et la stigmatisation persistantes autour de ces sujets dans notre société. Les intervenant·es ont partagé leurs expertises et vécus : 

  • Delphine Langlois (Toi mon endo) a évoqué les lourdes conséquences de l’endométriose sur la vie quotidienne et la nécessité de sensibiliser à cette thématique dès le plus jeune âge. 
  • Clée (Raton Rêveur) a parlé des violences médicales subies par les personnes LGBTQIA+ dans les parcours de maternité, et de l’importance de créer des espaces de soins respectueux, sécurisants et de réappropriation du corps. 
  • Salomé Mulongo a déconstruit les perceptions négatives autour de la ménopause, y voyant une étape de renouveau plutôt qu’une perte. 

Ensemble, elles ont dénoncé l’impact de ces tabous sur l’accès à des soins dignes, inclusifs et humanisants, tout en soulignant l’importance de l’auto-santé, de l’éducation et de l’empowerment pour transformer les vécus des personnes concernées et les pratiques professionnelles.

L’après-midi ont eu lieu des ateliers enrichissants autour des 3 M, au cours desquels les participantes ont pu apprendre et échanger sur leurs propres vécus. 

La journée s’est conclue par une conférence gesticulée de Clémentine Thébaux, intitulée Mes pieds dans les étriers, mêlant récit biographique et réflexion systémique autour des soins en santé gynéco-obstétrique.

Avec le soutien de :

  • L’AVIQ
  • La COCOF 
  • La Commune de Saint-Gilles
  • La Maison du peuple de Saint-Gilles 

En partenariat avec : 

  • Le Réseau wallon pour la santé des femmes 
  • Le Réseau bruxellois Genre et promotion de la santé