L’histoire de Femmes & Santé
L’ASBL Femmes et Santé a été fondée en 2005 afin de promouvoir une approche féministe de la santé tout en questionnant la médicalisation des cycles de vie des femmes et l’impact des inégalités de genre sur la santé et sur la prise en charge de celle-ci.
2024
Femmes et Santé reprend avec une nouvelle équipe
Cette année est synonyme de transformation au sein de l’association. Suite à des difficultés liées à l’obtention des subsides pour l’année 2023 (ayant entraîné des burn-out chez plusieurs salariées et membres de l’organe d’administration), et après plusieurs mois de persévérance, l’équipe de Femmes et Santé a été contrainte de réduire ses activités, le temps que la situation se stabilise. Femmes et Santé reprend du service en octobre 2024. Le relais est assuré par une nouvelle équipe, constituée de membres venu·es du GAMS Belgique, décidé·es à porter et perpétuer le travail abattu pendant de longues années par les précédentes équipes.
L’auto-santé faisant partie de l’ADN de Femmes et Santé, en plus des activités de support et de formation des professionnel·les en approche de genre, la réintroduction des ateliers de première ligne au sein des activités de l’association a tout son sens. Ainsi l’équipe, constituée de sages-femmes, proposera à nouveau des ateliers d’auto-santé. Ceux-ci sont toujours axés sur la santé des femmes* et offrent un espace de parole et d’échange bienveillant, inclusif et ouvert.
2018
Naissance des réseaux bruxellois & wallon
En 2018, Femmes et santé est reconnue en tant que Réseau Femmes, genre et promotion de la santé à Bruxelles dans le cadre du nouveau plan bruxellois de promotion de la santé. Cela mène à la dissolution de La Plateforme pour Promouvoir la Santé des Femmes (PPSF) qui avait été constituée en 2008, et à la création de deux nouveaux réseaux :
- Le réseau bruxellois Femmes, genre et promotion de la santé soutenu par la COCOF
- Le réseau wallon pour la santé des femmes (RWSF) soutenu par l’AVIQ
2008
Une plateforme pour promouvoir la santé des femmes
En 2008, Femme et Santé reçoit un agrément de la Fédération Wallonie-Bruxelles en promotion de la santé. En plus des ateliers de promotion de la santé et des actions en santé communautaire se développe un réseau de femmes et d’associations concernées par la santé des femmes et désireuses de défendre l’intégration de l’approche de genre dans les recherches, les actions et les politiques de promotion de la santé. Ce réseau est nommé la Plateforme pour Promouvoir la Santé des Femmes (PPSF).
Cette plateforme belge francophone avait la caractéristique de croiser des regards (citoyennes et professionnelles), des secteurs (promotion de la santé, éducation permanente, coopération au développement, etc.), des témoignages, constats et observations autour de la santé des femmes.
Cet espace était également un lieu de renforcement des femmes et des associations désireuses de porter ces questions, alors même que persistent de nombreuses résistances à parler de genre et de nombreux questionnements sur la manière d’opérationnaliser le genre en promotion de la santé.
2005
Des ateliers en promotion de la santé & en santé communautaire
Catherine Markstein, médecin, fondatrice et alors coordinatrice de l’ASBL, met en place des ateliers de promotion de la santé des femmes. Plusieurs animatrices l’accompagnent dans ce projet. Ensemble, elles s’inspirent pleinement des dynamiques d’auto-santé développées par les mouvements féministes dans les années 70’.
Par ces dynamiques :
- On envisage la santé de manière collective et participative
- Chaque personne a une expertise à apporter au groupe en matière de santé
- L’autogestion du groupe est garante de la bienveillance et du recoupement des informations
Femmes et Santé démarre ainsi son action avec des groupes d’information et d’échange pour des femmes autour de la cinquantaine. Elle poursuit avec la mise en place de groupes d’échanges intergénérationnels, pour finalement créer des ateliers de promotion de la santé à destination de femmes de tout âge.
Ces ateliers visent à recréer une culture de transmission entre les femmes par l’échange de leurs savoirs et compétences propres, de leurs expériences et vécus. Elles en ressortent plus informées et affirmées pour échanger avec le corps médical. Les grandes recommandations de santé publique peuvent être des balises, mais en aucun cas, une réponse systématique : chaque femme doit trouver les réponses qui lui conviennent étant donné ses conditions de vie.
2005
Les fondements
Si des activités avaient déjà été menées à partir de 2003, l’ASBL est officiellement fondée en 2005 par deux femmes-médecins, Mimi Szyper et Catherine Markstein, afin de répondre à plusieurs constats :
La médicalisation du corps des femmes tout au long de leurs cycles de vie
Les règles, la grossesse, l’accouchement, la période autour de la cinquantaine sont autant de processus naturels qui sont souvent pathologisés et dès lors majoritairement pris en charge par des consultations médicales ou psychologiques ou par la prescription de médicaments.
Les rapports de pouvoir entre les soignant·es et les soigné·es
La médecine occidentale place les soignant.e.s dans le rôle d’expert·es, tandis qu’une forme de discrédit affecte les soigné·es. On ne prend pas suffisamment en compte les savoirs populaires et l’expertise des personnes sur leur propre corps. La consultation médicale peut rapidement devenir un espace de pouvoir où l’on va dire ce qu’il est bon de faire, où le consentement éclairé n’est plus systématique… aboutissant parfois à des violences médicales et institutionnelles qui peuvent être lourdes de conséquences pour la santé des femmes.
Un manque de compréhension systémique de la santé des femmes
La santé est conditionnée par de nombreux déterminants sociaux, dont le genre, le fait d’être racisé·e ou pas, l’accès aux ressources socioéconomiques, l’accès aux droits culturels, le fait de disposer d’un réseau social ou d’être isolé·e, etc. La consultation médicale dispose souvent de trop peu de temps pour intégrer ces dimensions et ne peut répondre à elle seule à l’ensemble de ces facteurs sociaux qui se répercutent sur la santé. En ce qui concerne la santé des femmes, une compréhension de la spécificité de leur statut dans la société est nécessaire pour mieux les accompagner dans leurs cycles de vie, mais également pour favoriser leur autonomie, leur autodétermination et renforcer leurs liens de solidarité intergénérationnelle.