Notre histoire
L’ASBL Femmes et Santé a été fondée en 2005 afin de promouvoir une approche féministe de la santé tout en questionnant la médicalisation des cycles de vie féminins et l’impact des inégalités de genre sur la santé et sur la prise en charge de celle-ci.
2024 : Femmes et Santé reprend avec une nouvelle équipe
Cette année est synonyme de transformation au sein de l’association. Suite à des difficultés liées aux subsides, et après plusieurs mois de persévérance, l’équipe de Femmes et Santé est mise à mal. L’association a dû mettre en stand-by certaines activités au cours de l’année 2024, le temps que la situation se stabilise. Femmes et Santé reprend du service en octobre 2024. Le relais est assuré par un nouvel Organe d’administration constitué de membres du GAMS Belgique et d’une nouvelle équipe salariée, décidée à porter et perpétuer le travail abattu pendant de longues années par les précédentes équipes.
L’auto-santé faisant partie de l’ADN de Femmes et Santé, en plus des activités de support et de formation des professionnel·les en approche de genre, la réintroduction des ateliers de première ligne au sein des activités de l’association a tout son sens. Ainsi la nouvelle équipe, qui comprend des sages-femmes, proposera à nouveau des ateliers d’auto-santé. Ceux-ci sont toujours axés sur la santé des femmes* et offrent un espace de parole et d’échange bienveillant, inclusif et ouvert.
2018 : Nouveau financement, nouvelle organisation, nouvelles perspectives
2018 a été une année de grand changement pour Femmes et Santé.
- Catherine Markstein fondatrice de Femmes et santé et coordinatrice pendant une quinzaine d’années, cesse son activité en tant que salariée. Elle poursuit tout de même son engagement militant au travers de sa conférence gesticulée.
- Femmes et santé est reconnue en tant que “Réseau Femmes, genre et promotion de la santé” à Bruxelles dans le cadre du nouveau plan bruxellois de promotion de la santé.
Ces deux éléments marquants pour l’histoire de Femmes et Santé ont pour conséquences:
- la fin des ateliers de promotion de la santé et des projets de santé communautaire menés par Catherine. Néanmoins, des ateliers continuent d’être mis en place par Femmes et Santé sur des sujets spécifiques ou proposés par des associations partenaires.
- la dissolution de la PPSF dans sa forme originelle
- la mise en place de deux nouveaux réseaux :
-Le réseau bruxellois Femmes, genre et promotion de la santé, dont la mission est de soutenir l’intégration transversale du genre dans les recherches, les actions et les politiques de promotion de la santé.
-Un réseau wallon auto-géré autour d’une approche féministe de la santé des femmes.
2008 : Une plateforme pour promouvoir la santé des femmes
A partir de 2008, Femme et Santé reçoit un agrément de la Fédération Wallonie-Bruxelles en promotion de la santé. En parallèle des ateliers de promotion de la santé et des actions en santé communautaire se développe également un réseau de femmes et d’associations concernées par la santé des femmes et désireuses de défendre l’intégration de l’approche de genre dans les recherches, les actions et les politiques de promotion de la santé. Ce réseau est nommé la Plateforme pour Promouvoir la Santé des Femmes (PPSF).
Cette plateforme belge francophone avait la caractéristique de croiser des regards (citoyennes et professionnelles), des secteurs (promotion de la santé, éducation permanente, coopération au développement, etc.), des témoignages, constats et observations autour de la santé des femmes.
Cet espace était également un lieu de renforcement des femmes et des associations désireuses de porter ces questions, alors même que persistent de nombreuses résistances à parler de genre et de nombreux questionnements sur la manière d’opérationnaliser le genre en promotion de la santé.
La PPSF a été dissoute en 2018, mais continue son action au travers des nouveaux réseaux bruxellois et wallon de Femmes et Santé. Pour davantage d’informations sur les travaux réalisés par la PPSF. Retrouvez ici davantage d’informations sur les travaux réalisés par la PPSF.
2005 : Des ateliers en promotion de la santé et en santé communautaire
Catherine Markstein, médecin fondatrice et alors coordinatrice de l’ASBL, met en place des ateliers de promotion de la santé des femmes. Plusieurs animatrices l’accompagnent dans ce projet. Ensemble, elles s’inspirent pleinement des dynamiques d’auto-santé (traduit de l’anglais self-help) développées par les mouvements féministes dans les années 70’.
Par ces dynamiques :
- on envisage la santé de manière collective et participative,
- chaque personne a une expertise à apporter au groupe en matière de santé,
- l’autogestion du groupe est garante de la bienveillance et du recoupement des informations.
Femmes et Santé démarre ainsi son action avec des groupes d’information et d’échange pour des femmes autour de la cinquantaine. Elle poursuit avec la mise en place de groupes d’échanges intergénérationnels, pour finalement créer des ateliers de promotion de la santé à destination de femmes de tout âge.
Ces ateliers visent à recréer une culture de transmission entre les femmes par l’échange de leurs savoirs et compétences propres, de leurs expériences et vécus. Elles en ressortent plus informées et affirmées pour échanger avec le corps médical. Les grandes recommandations de santé publique peuvent être des balises, mais en aucun cas, une réponse systématique: chaque femme doit trouver les réponses qui lui conviennent étant donné ses conditions de vie.
De 2005 à 2008, Femmes et Santé réalise ses activités via des subventions ponctuelles : notamment du Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes et de l’Egalité des chances & Diversité.
Les fondements de Femmes et Santé
L’ASBL est officiellement fondée en 2005 par deux femmes-médecins, Mimi Szyper et Catherine Markstein. Néanmoins, des activités avaient déjà été menées à partir de 2003.
La mise en place de Femmes et Santé et de ses activités répondait à plusieurs constats :
- La médicalisation du corps des femmes tout au long de leurs cycles de vie : les règles, la grossesse, l’accouchement, la période autour de la cinquantaine sont autant de processus naturels qui sont souvent pathologisés et dès lors majoritairement pris en charge par des consultations médicales ou psychologiques ou par la prescription de médicaments.
- Les rapports de pouvoir entre les soignant·es et les soignées : la médecine occidentale place les soignant.e.s dans le rôle d’expert·es, tandis qu’une forme de discrédit affecte les soignées. On ne prend pas suffisamment en compte les savoirs populaires et l’expertise des personnes sur leur propre corps. La consultation médicale peut rapidement devenir un espace de pouvoir où l’on va dire ce qu’il est bon de faire, où le consentement éclairé n’est plus systématique… aboutissant parfois à des violences médicales et institutionnelles qui peuvent être lourdes de conséquences pour la santé des femmes.
- Un manque de compréhension systémique de la santé des femmes : la santé est conditionnée par de nombreux déterminants sociaux, dont le genre, le fait d’être racisé·e ou pas, l’accès aux ressources socioéconomiques, l’accès aux droits culturels, le fait de disposer d’un réseau social ou d’être isolé·e, etc. La consultation médicale dispose souvent de trop peu de temps pour intégrer ces dimensions et ne peut répondre à elle seule à l’ensemble de ces facteurs sociaux qui se répercutent sur la santé. En ce qui concerne la santé des femmes, une compréhension de la spécificité de leur statut dans la société est nécessaire pour mieux les accompagner dans leurs cycles de vie, mais également pour favoriser leur autonomie, leur auto-détermination et renforcer leurs liens de solidarité intergénérationnelle.