Lutter contre les violences basées sur le genre

Ce mardi 25 novembre, c’était la journée mondiale de lutte contre les violences basées sur le genre. À cette occasion, Femmes et Santé souhaite rappeler que les violences basées sur le genre traversent malheureusement tous les domaines de la vie quotidienne : couple, famille, travail, utilisation de l’espace public, ainsi que la santé, qui n’échappe pas non plus à ce système discriminant et violent.

Ces violences sont renforcées par un système qui ne prend pas suffisamment en compte le genre dans ses politiques publiques. Il s’agit donc d’une véritable urgence de santé publique !

Pourquoi parler de santé quand on parle de violences ?

D’une part, parce que les politiques publiques influencent l’accès aux soins, aux ressources et à l’autonomie et que ce sont surtout les femmes et les minorités de genre qui sont les personnes les plus impactées.

D’autre part, parce que les violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques, institutionnelles ou médicales, ont des conséquences directes sur la santé et le bien-être physique et mental, savoir :

• Des violences obstétricales: Cette étude de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée estime notamment que 40% des accouchements en fédération Wallonie-Bruxelles se passent dans des conditions problématiques ;
• Des essais cliniques non-inclusifs: Selon cette étude de Soralia, les femmes souffrent deux fois plus d’effets secondaires que les hommes puisque la majorité des effets cliniques sont réalisés sur eux.

Le genre, un véritable déterminant de la santé

Par ailleurs, les normes de genre influencent aussi directement la santé en dictant ce qui serait normal ou acceptable et façonnent les pratiques médicales.

Elles entrainent notamment, à titre d’exemples :

• Une surmédicalisation du corps des femmes* tout au long de leurs cycles de vie (menstruations, grossesse, accouchement, ménopause) qui sont souvent pathologisés.
• Des rapports de pouvoirs dans les soins entre les équipes soignantes et donc « expertes » et la patientèle qui doit « faire confiance ». L’expertise et le vécu des femmes* sont rarement pris en compte et leurs symptômes sont souvent sous-estimés.
• Une méconnaissance systémique de la santé des femmes*, conditionnée par différents déterminants sociaux dont le genre, l’origine ou encore les ressources socio-économiques.

Chez Femme et Santé, la lutte c’est toute l’année !

Le 25 novembre nous rappelle donc l’urgence d’adopter une approche genrée, transversale et inclusive dans toutes les politiques, y compris celles de santé.

Les violences n’ont pas leur place dans les soins ! La santé des femmes* ne peut pas être négociable !

Chez Femmes et Santé, nous plaidons pour des soins de santé inclusifs et bienveillants. Soignant·es et soigné·es se retrouvent coincé·es dans les rouages d’un système qui ne profite qu’à une minorité. Ensemble, faisons entendre nos voix, partageons nos histoires et réapproprions-nous notre santé !

Des guides et ressources pour lutter contre les violences

Retrouvez nos outils à destination des équipes soignantes mais aussi des usagères de soins :

• Le guide « Zones à défendre : guide d’auto-santé féministe » : comment arriver à se faire respecter dans le cadre de soins ;
• Le manuel « Je vois, J’agis : intervenir en témoin de violences obstétricales » : un manuel à destination des professionnelles de la périnatalité.